Coup de chaud autour du crédit immobilier
Malgré des Français qui empruntent de plus en plus grâce à des taux d’emprunt historiquement bas, le Haut conseil à la stabilité financière a décidé de durcir l’accès au crédit immobilier. Ce qui n’était qu’une préconisation va donc devenir obligatoire dès cet été. Les banques ne pourront pas dépasser 35% de taux d’endettement, assurances comprises, sur des prêts de 27 ans maximum dans le neuf et 25 ans dans l’ancien.
Cette décision prise par le HCSF a pour objectif de protéger les Français du surendettement, mais aussi de soutenir les banques face au non-remboursement des crédits contractés par leurs clients. Pour autant, ces recommandations ne freinent pas les demandes d’accès au crédit. Au contraire, 19 milliards d’euros de crédits à l’habitat ont été distribués en avril 2021.
Maëlle Bernier, directrice de la communication et porte-parole de MeilleurTaux.com, ne comprend donc pas ce tour de vis « il faut toujours laisser une marge de manœuvre aux établissements bancaires qui, rappelons-le, ne font pas n’importe quoi » confie-t-elle au micro d’Europe 1. La porte-parole rappelle que les banques « redoublent déjà de prudence quant à la santé financière des emprunteurs ». Il faut dire que les banques passent au peigne fin, les revenus, les charges, le reste à vivre… de leurs potentiels clients avant d’accorder un crédit. Avec un taux de « défaut de crédit inférieur à 1% », la France dispose « d’un système extrêmement sécurisé à la fois pour l’emprunteur et la banque, puisqu’on a d’un côté une assurance emprunteur qui protège contre le décès, l’invalidité, l’incapacité de travailler et de l’autre, une garantie qui, en cas de défaut de paiement de l’emprunteur, protège la banque. »
Et l’emprunteur dans tout ça ?
Selon Maelle Bernier : « Les secundo accédants en très bonne santé avec un matelas d’épargne pourront toujours acheter, emprunter. Pour les autres, ça va évidemment être toujours un peu plus compliqué. » Les primo-accédants quant à eux vont rencontrer plus de difficulté. Le courtier Empruntis estime qu’au sein de son réseau, 11,7% des emprunteurs d’aujourd’hui n’entreront pas dans les critères du HCSF. Le patron du réseau CAFPI dénonce des décisions politiques, en effet, faire baisser l’attribution des crédits viserait surtout à tempérer les prix de l’immobilier tout en sachant que l’offre est en baisse comparée à la demande.